Ontologie, morale, histoire
pp. n/a
Résumé
Dans la philosophie de Sartre, depuis les années d’études jusqu’à la rédaction des Cahiers pour une morale, ontologie et morale marchent pour ainsi dire du même pas. Parfois, les préoccupations ontologiques commandent le questionnement moral. C’est le cas lorsque la toute première métaphysique définit une morale du salut par l’art, ou encore lorsque la « métaphysique de la réalité-humaine » (1939-1940) engage à une réflexion sur l’authenticité ; ou bien enfin, dans L’Être et le Néant, quand les « perspectives morales » sont dégagées à partir des conclusions de l’ontologie phénoménologique. Parfois, à l’inverse, la construction d’une morale conduit à une refonte des concepts de l’ontologie. C’est le cas lorsque les Cahiers (1947-1948) redéfinissent l’être humain comme « créateur ». Cette seconde perspective, née des apories rencontrées par Sartre dans l’élaboration du premier chemin, connaît toutefois des difficultés. Il conduit à envisager – toujours dans les Cahiers – d’aller vers la morale par l’histoire humaine comme « totalité détotalisée ». Cependant cette dernière tentative souffre d’une insuffisante élaboration du concept d’histoire. Cette lacune ne sera comblée qu’avec la Critique de la raison dialectique (1960). Mais ce sera au prix de l’ajournement de la question morale. Celle-ci ressurgit in fine vers 1964-1965 sous la forme très problématique d’une éthique dialectique.
Détails de la publication
Publié dans:
(2005) Sartre. Conscience et liberté. Le Portique 16.
Citation complète:
Flajoliet Alain, 2005, Ontologie, morale, histoire. Le Portique 16, Sartre. Conscience et liberté, n/a.