Linguistique de l’écrit

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166800

L'ontologie du négatif

Dans la langue n'y a-t-il vraiment que des différences ?

Patrice Maniglier

pp. n/a

Résumé

Aucune thèse n’a plus contribué à l’écho philosophique des linguistiques structurales, que la célèbre phrase de Saussure : « Dans la langue, il n’y a que des différences, sans terme positif. ». C’est aussi l’une des plus critiquées : le caractère différentiel du signe ne tiendrait-il pas, tout simplement, à ce que le langage est un moyen limité devant communiquer des messages en nombre illimité (cf. Jakobson, Martinet, puis V. Descombes ou Th. Pavel) ? On montre ici que cet évitement de la question ontologique a pourtant un coût théorique : il oblige à adhérer à une conception fonctionnaliste du langage et à une sémantique référentialiste. De plus, contrairement à l’interprétation habituelle, seuls signifiant et signifié séparément sont différentiels ; le signe en totalité, lui, est positif. A travers une relecture de Bergson et Hegel, on montre que la notion de différence qualitative pure est philosophiquement intenable, et on s’efforce de reconstituer la théorie de la valeur à travers la distinction entre différence et opposition. Il en ressort une conception différente de l’idée selon laquelle ce qui caractérise l’espèce humaine, c’est sa capacité symbolique.

Détails de la publication

Publié dans:

(2007) La comédie d'Aristophane et son public. Methodos 7.

DOI: 10.4000/methodos.674

Citation complète:

Maniglier Patrice, 2007, L'ontologie du négatif: Dans la langue n'y a-t-il vraiment que des différences ? Methodos 7, La comédie d'Aristophane et son public, n/a. https://doi.org/10.4000/methodos.674.