Le Traité sur l'origine de la langue et Rousseau
pp. 101-108
Résumé
L’article s’intéresse à la présence de Rousseau dans le Traité sur l’origine de la langue de Herder. S’il y a un manifeste enjeu polémique et rhétorique dans les citations herdériennes de Rousseau, à étudier comme tel, il y a, plus profondément, une réplique au Discours sur l’origine de l’inégalité. La « seconde loi de nature » peut être lue comme une réfutation, point par point, de la distinction, et discontinuité, entre état de nature et état social. Rousseau est alors dans ce texte, non pas d’abord l’auteur de réflexion sur l’invention de la langue, mais surtout le protagoniste dans l’interprétation de ce qu’est l’état social. La question de l’origine de la langue apparaît dans sa dimension sociale, voire théologique. Il s’agit ici de montrer que le Rousseau « latent » est beaucoup plus important et précis que le Rousseau « manifeste » et de montrer par là que le Traité sur l’origine de la langue est aussi un traité de philosophie morale et politique, où Herder se profile comme une réponse à Rousseau.
Détails de la publication
Publié dans:
(2003) Herder et les Lumières. Revue germanique internationale - ancienne série 20.
Pages: 101-108
DOI: 10.4000/rgi.974
Citation complète:
Pénisson Pierre, 2003, Le Traité sur l'origine de la langue et Rousseau. Revue germanique internationale - ancienne série 20, Herder et les Lumières, 101-108. https://doi.org/10.4000/rgi.974.