Linguistique de l’écrit

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Revue | Volume | Article

154570

Amour, famille et propriété

Arendt, Hegel, Marx et la question du majorat

Jean-Michel Chaumont

pp. 371-401

Résumé

Le débat à propos du majorat (disposition légale réservant l'héritage d'un patrimoine inaliénable au seul aîné) fut un moment important de la recherche qui se poursuit encore (sous d'autres formes et avec d'autres objets) sur le sens et les limites de la maîtrise de soi dont les sociétés démocratiques modernes ont fait leur axiome de base. Le majorat apparaît en effet comme un corrélat essentiel de la propriété au sens ancien telle que semble la regretter Hannah Arendt. Dans un premier temps, on examine les raisons du parti-pris d'Arendt; tout en y reconnaissant une légitimité certaine, on voit ensuite avec Hegel et Marx qu'en contrepartie de l'enracinement que cette propriété assurait incontestablement, elle supposait un double renoncement : au postulat de l'autonomie individuelle d'une part et au principe de la famille moderne — l'amour — d'autre part. On comprend dès lors que les modernes s'en soient défaits.

Détails de la publication

Publié dans:

(1987) Revue philosophique de Louvain 85 (67).

Pages: 371-401

Citation complète:

Chaumont Jean-Michel, 1987, Amour, famille et propriété: Arendt, Hegel, Marx et la question du majorat. Revue philosophique de Louvain 85 (67), 371-401.