Turing et la dimension ontologique du jeu
pp. 7-16
Résumé
Dans son dernier article de 1954, Solvable and Unsolvable Problems, Turing répète le résultat fondamental de 1936 dans lequel est formulée l’impossibilité de résoudre tout problème algorithmique à l’aide d’une méthode universelle. Il expose ce résultat en le reliant à une notion qui paraît simple et accessible à tous : le jeu. Mais qu’est-ce qui est au juste entendu par cette notion de jeu ? S’agit-il d’un simple objet mathématique ou n’y a-t-il pas ici une notion qui touche à l’ordre du monde dans son ensemble ? N’y a-t-il pas chez Turing l’intuition que la cybernétique transformera le monde en une chose contrôlable et organisable, à l’image d’un grand Jeu ? Dans la mesure où le développement des machines à calculer dépasse le strict cadre des techno-sciences, peut-on voir là le déploiement d’un Jeu dont, nous dit Héraclite, nous serions nous-mêmes les pions ?
Détails de la publication
Publié dans:
Vidal-Rosset Joseph (2012) Alan Turing. Philosophia Scientiae 16 (3).
Pages: 7-16
DOI: 10.4000/philosophiascientiae.763
Citation complète:
Fatès Nazim, 2012, Turing et la dimension ontologique du jeu. Philosophia Scientiae 16 (3), Alan Turing, 7-16. https://doi.org/10.4000/philosophiascientiae.763.