Linguistique de l’écrit

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172700

Énonciation et redistribution des savoirs à la Renaissance

Pierre Lardet

pp. 81-104

Résumé

Grâce au corpus antique redécouvert et aux apports byzantins, la Renaissance revalorise la rhétorique jadis démembrée et subordonnée à la grammaire ou à la logique. Vitale pour les nouvelles élites chargées de gérer la « vita civile », X elocutio est élargie à la poésie et à l'histoire. Diversifiée, V enuntiatio ne se réduit plus à la prédication logique. Fonction d'une dynamique sociale, cette exaltation du sujet du discours est aussi relative à la critique qui affecte l'ontologie médiévale et la distribution correspondante des savoirs. De la « vérité des énoncés » que la logique ne suffit plus à garantir, «l'interrogation» reflue vers la «possibilité d'une énonciation» (M. de Certeau). Corrélativement s'impose la nécessité d'une persuasion dont la Renaissance développe diversement les techniques en réhabilitant l'historicité de Yusus, mais sans renoncer à y rechercher l'inscription d'une ratio.

Détails de la publication

Publié dans:

Delesalle Simone (1986) Histoire des conceptions de l'énonciation. Histoire Épistémologie Langage 8 (2).

Pages: 81-104

Citation complète:

Lardet Pierre, 1986, Énonciation et redistribution des savoirs à la Renaissance. Histoire Épistémologie Langage 8 (2), Histoire des conceptions de l'énonciation, 81-104.