Linguistique de l’écrit

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166551

Les intentions d'écriture de Montaigne

L'exemple du chapitre Des Cannibales

Jean-François Dupeyron

pp. n/a

Résumé

Les lectures de Montaigne les plus fréquemment enseignées construisent quelques artefacts (un Montaigne anthropologue, un Montaigne centré sur son « moi », etc.) et soulignent le poids déterminant du contexte et de la biographie dans la production des Essais. Nous souhaitons compléter ces lectures en mettant en œuvre une méthode contextualiste empruntée à l’école de Cambridge : le sens d’une œuvre philosophique est donné par l’intention de l’auteur dans un contexte précis. Cette méthode inverse le statut que nous attribuons d’ordinaire au contexte, celui d’un déterminant de l’œuvre, pour voir plutôt celui-ci comme quelque chose dont le travail d’écriture veut faire un déterminé. Produire un effet dans le contexte : c’est en cela que consiste l’intention performative de l’auteur, c’est-à-dire le sens de l’œuvre. Respecter le sens du texte, c’est donc restaurer la dynamique de l’émergence du sens, autrement dit le processus vivant d’écriture. Pour contribuer modestement à cette tâche, nous allons examiner successivement trois points : l’intention de Montaigne quant à la censure religieuse, son intention épistémique, son intention philosophique. Nous posons autrement dit comme hypothèse que ses pages sur les Indiens du Brésil s’expliquent en vertu de trois décisions latentes : éviter la censure, établir un savoir et exprimer une conception générale de la vie humaine.

Détails de la publication

Publié dans:

Stella Fabio (2016) La notion d'Intelligence (nous-noein) dans la Grèce antique. Methodos 16.

DOI: 10.4000/methodos.4456

Citation complète:

Dupeyron Jean-François, 2016, Les intentions d'écriture de Montaigne: L'exemple du chapitre Des Cannibales. Methodos 16, La notion d'Intelligence (nous-noein) dans la Grèce antique, n/a. https://doi.org/10.4000/methodos.4456.