Polysémie, prototype et invariant
le cas du verbe " manger " en dagara
pp. n/a
Résumé
En dagara, la première traduction qui vient à l’esprit pour le verbe di est « manger. De là, on obtient l’idée de « dépenser, profiter » et, de manière moins évidente, celle de « brûler, être usé, faire souffrir, être infecté … », mais aussi, de manière paradoxale, « s’appeler, avoir les mêmes propriétés que x », puis « n’être x que de nom » ou au contraire « atteindre l’excellence, atteindre son but, normaliser une situation »…Dans chacune de ces acceptions, di exprime toujours une valeur marquée par rapport à ses faux-synonymes (croquer, flamber, se lustrer, faire mal… appeler, être ou avoir, ressembler, réussir, réparer, etc). On distingue deux types d’emplois, l’un comme verbe d’accomplissement, l’autre comme verbe d’état. Dans les deux cas, les acceptions sont classées en fonction de la nature du sujet et du complément. L’analyse révèle progressivement comment la structure grammaticale engendre le sens, en conformité avec les données ethnologiques, et décèle une valuation constante de l’état des choses par l’Enonciateur. Après une brève discussion sur l’approche cognitiviste vs constructiviste, l’article tente de dégager l’invariant qui fait l’unité de toutes les acceptions de di.
Détails de la publication
Publié dans:
Col Gilles (2007) Corela 5 (2).
DOI: 10.4000/corela.368
Citation complète:
Somé Pénou-Achille, 2007, Polysémie, prototype et invariant: le cas du verbe " manger " en dagara. Corela 5 (2), n/a. https://doi.org/10.4000/corela.368.