Les Philosophiae Naturalis Principia Mathematica de Newton parviennent-ils à expliquer les phénomènes au lieu de les occulter, par un mode de raisonnement approprié et à relever le défi lancé aux Principes de la Philosophie cartésienne? Ce mode de raisonnement demeure-t-il encore, à son insu, «philosophique», comme le pensait Leibniz? On montre ici qu'il n'en est rien, puisque les propositions mécaniques ne sont pas du tout fondées sur les présupposés de l'espace et du temps absolus et de l'idée de Dieu qui les commandent. Les hypothèses «philosophiques» sont rejetées comme moyens de fonder les concepts scientifiques mais elles restent l'horizon de toute connaissance scientifique, sa source d'inspiration. Ainsi, «philosophie» et mathématique n'oeuvrent pas sur le même plan.