Ce qui, en matière d'analogie, oppose G. Siewerth et E. Przywara peut se résumer dans la fonction métaphysique et théologique qu'ils lui attribuent. Pour Siewerth, l'analogia entis est une victoire sur la dialectique hégélienne où la Pensée unifiante impose sa loi à l'être «déchiré», et une restauration de l'exemplarité de l'Être identique dans le travail identificateur de la pensée. Pour Przywara, Vanalo- gia entis est la «vraie» dialectique qui relie rythmiquement le rapport théologique Créateur-créature et la rapport métaphysique essence-existence. Là où Przywara fait dialoguer Augustin et Thomas d'Aquin, Siewerth cherche à combler, notamment au travers d'une ontologie du langage, ce qui les sépare depuis des siècles.