Passivité et altérité: la lettre de Husserl à Lévy-Bruhl
pp. 519-533
Résumé
La dixième (et dernière) des études qui composent en 1990 le livre de Paul Ricœur, Soi-même comme un autre, met vigoureusement l’accent sur l’altérité dans son lien intrinsèque à la passivité. Selon l’expression de Ricœur, la passivité offre « le répondant phénoménologique »1 de la méta-catégorie spéculative de l’altérité. Dans Soi-même comme un autre, l’attestation phénoménologique de l’altérité dans l’expérience de la passivité prend trois figures que Ricœur énumère : en premier lieu, celle du corps propre ou de la chair ; celle de la passivité dans la relation à autrui, ensuite ; celle, enfin, « la plus dissimulée », du rapport de soi à soi-même correspondant à la conscience au sens de Gewissen. Mon exposé sera centré sur la deuxième de ces figures. Il rapportera à la constitution d’autrui dans la Ve Méditation cartésienne de Husserl, la lettre que celui-ci, quelques années plus tard, adressa à Lucien Lévy-Bruhl. Il y va en effet dans cette lettre de l’extension à d’autres sociétés de ce que Natalie Depraz a judicieusement cerné, à propos de la Ve Méditation cartésienne, comme « la dynamique passive du couplage originaire ».
Détails de la publication
Publié dans:
Cormann Grégory, Leclercq Bruno (2012) Le problème de la passivité. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 8 (1).
Pages: 519-533
Citation complète:
Giovannangeli Daniel, 2012, Passivité et altérité: la lettre de Husserl à Lévy-Bruhl. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 8 (1), Le problème de la passivité, 519-533.