Linguistique de l’écrit

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173334

Les références aux anciens et aux modernes chez les grammairiens latins du 16e siècle (Linacre, Scaliger, Ramus, Sanctius)

Bernard Colombat

pp. 25-50

Résumé

RÉSUMÉ: Cet article a pour objet d’étudier quelle place quatre grammairiens du 16e s. accordent à leurs prédécesseurs, qu’ils soient antiques, médiévaux ou humanistes. Linacre n’inscrit pas d’emblée son De emendata (1524) dans un contexte historique, mais n’hésite pas à citer auteurs antiques et contemporains pour approuver ou discuter leurs textes. Scaliger (De causis, 1540) condamne constamment la tradition antérieure (cf. les 632 erreurs répertoriées dans l’Index errorum), mais en masquant le plus souvent l’identité des personnes derrière des formules générales. En plusieurs endroits des Scholae grammaticae (1569), Ramus dresse un tableau critique d’une genèse des parties du discours, en montrant son incohérence grandissante. Dans sa Minerva (1587), Sanctius revient de façon encore plus critique sur cette genèse, tentant de retrouver dans le Sophiste de Platon un classement des mots en cinq catégories principales et attaquant systématiquement L. Valla. Même si l’on retrouve parfois chez ces quatre grammairiens le souci d’établir une chronologie, leur entreprise relève moins de l’histoire proprement dite que de la doxographie, chacun d’entre eux convoquant ses prédécesseurs comme des contradicteurs avec qui il doit engager une disputatio.

Détails de la publication

Publié dans:

(2006) Histoire des idées linguistiques et horizons de rétrospection. Histoire Épistémologie Langage 28 (1).

Pages: 25-50

Citation complète:

Colombat Bernard, 2006, Les références aux anciens et aux modernes chez les grammairiens latins du 16e siècle (Linacre, Scaliger, Ramus, Sanctius). Histoire Épistémologie Langage 28 (1), Histoire des idées linguistiques et horizons de rétrospection, 25-50.